Diplomatie européenne : la France quasiment mise au ban

Publié le par front-national-aveyron.over-blog.com

ashton.jpgL'utopie européenne s'incarne avec un nouveau feuilleton qui a pour thème : la diplomatie. En effet, le Quai d'Orsay est furieux de voir les diplomates français réduits à la portion congrue dans le nouvel échiquier de la diplomatie européenne. Avec l'illégitime traité de Lisbonne, l'UE s'est dotée, il y a quelque mois, d'un haut représentant pour les Affaires étrangères et la Sécurité en la personne de Catherine Ashton, une travailliste britannique dont la nomination à ce poste avait surpris n'ayant aucune expérience dans ce domaine particulièrement sensible. Elle s'appuie dans sa mission sur le SAE (Service d'Action Extérieure) où Ashton a largement privilégié ses amis du Foreign Office (Ministère des Affaires étrangères britannique), ils y sont surreprésentés. Croire qu'un doux partage des postes entre nationalités est faisable souligne la croyance immodérée dans la superstructure. L'UE c'est toujours inscrite dans une politique du « dépassement » du cadre national, à chaque fois, même les européistes les plus zélés reviennent à servir prioritairement leurs intérêts qui se confond logiquement avec celui de leur Nation. Rien de plus naturel puisque la Nation est la seule dimension politique pertinente de l'organisation des sociétés humaines. C'est ce que Jean-Marie Le Pen a résumé dans cette phrase «Je préfère ma fille à ma cousine, ma cousine à ma voisine, ma voisine … » . Le soutien ou non à la guerre en Irak de la part des États de l'UE a donner un concrète illustration des intérêts divergents et donc de l'usine à gaz qui se prépare, c'est nomination n'en sont que le préambule. Cette situation est une affirmation concrète que l'Europe qui se construit est une chimère et que la France a beaucoup à y perdre. Le Quai d'Orsay n'apprécie pas mais ne dit rien, voilà de quoi rassurer nos compatriotes sur le service de l'intérêt supérieur de la France que sont censés poursuivre nos ministres.


Pour le Quai d'Orsay, c'est l'organigramme de la colère, ou l'équivalent bureaucratique de la bataille de Trafalgar: le Service d'action extérieure (SAE), qui s'imposera d'ici trois jours comme le porte-voix d'une politique étrangère européenne, s'est gonflé in extremis d'une légion d'amis de Catherine Ashton et du Foreign Office, aux dépens d'une minorité de diplomates tricolores.

 

«Entre eux et nous, c'est désormais à cinq contre un!», s'étrangle un responsable français en décrivant la pyramide du pouvoir mise au point par la baronne britannique. Sur l'organigramme rendu public à l'approche de l'échéance, l'Union Jack flotte de bas en haut et de droite à gauche, isolant à peu près partout les trois couleurs de la République.

 

Le SEA -ou plutôt l'acronyme anglais EEAS, finalement retenu- devait conjuguer les talents de 27 diplomaties nationales. Avec, comme clef de voûte, le professionnalisme revendiqué par de vieux rivaux -les Français, les Britanniques et aussi les Allemands. Face à la razzia d'outre-Manche, l'acte de naissance de la nouvelle institution européenne risque plutôt de les dresser les uns contre les autres au 1er janvier. À Paris, le ministère des Affaires étrangères, visiblement gêné, s'est jusqu'ici gardé de faire du bruit. Avec Michèle Alliot-Marie, il vient de changer de patron. Mais l'affaire a déjà suscité des éclats de voix. Les comptes du SAE sont vite faits. À Bruxelles, sur 17 directions et sous-directions attribuées, le Royaume-Uni en rafle cinq (Asie, Afrique, Afrique orientale et Océan indien, Prévention des conflits et Politique de sécurité, Ressources humaines). La France en récupère deux, grâce à des diplomates venus de la Commission européenne : Hugues Mingarelli sera chargé du Proche-Orient, Véronique Arnault des Droits de l'homme.

 

Sur le terrain, le rapport n'est pas plus favorable aux routiers du Quai d'Orsay. «La plupart des ambassadeurs poussés par Paris ont été retoqués» à Bruxelles, poursuit le responsable. L'Afrique devient une autre chasse gardée des Britanniques. En Asie, la France a perdu un de ses poids lours européens avec le départ de Pékin de l'ambassadeur Serge Abou, remplacé par l'Allemand Markus Ederer.

 

Dans les étages du SAE, les Français s'inquiètent aussi de voir certains de leurs meilleurs alliés réduits à la portion congrue, en particulier les Espagnols et les Italiens. L'Europe du Nord, toujours suspecte de sympathie pour le Foreign Office, montre ses muscles. C'est le cas des Danois, des Néerlandais et surtout des Suédois. Ces derniers réussissent à truster la super-direction Amériques, le Comité militaire de l'UE et le Comité politique et de sécurité (Cops), cœur de la gestion de crise. La Finlande, elle, décroche le SitCen, bureau central du renseignement européen.

L'offensive britannique, lancée de longue date par David Miliband, a été reprise à son compte par le successeur conservateur William Hague. Catherine Ashton, arrivée à Bruxelles sans expérience et soucieuse de s'entourer de confidents connus, y a sûrement trouvé son compte. Côté français, la nomination de Pierre Vimont, ambassadeur à Washington, comme bras droit de la baronne britannique a longtemps permis de donner le change: «C'est le prix à payer!», expliquait-on officieusement. Londres n'a pas eu la même retenue. Dans l'organigramme du SAE, quelques cases restent aujourd'hui à remplir. Mais à Bruxelles, le sentiment s'installe que Paris a déjà perdu la bataille.

 

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Publié dans Europe & UE

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